Sélectionner une page

MÉTHODE

Le commentaire d’un texte littéraire est l’un des deux sujets au choix de l’épreuve écrite du baccalauréat, avec la dissertation (pour la série générale) ou la contraction-essai (pour les séries technologiques).
Il est noté sur 20 points.

Þ NB : vous pouvez consulter ici la définition officielle des épreuves du bac français à partir de la session 2020.

Le candidat compose un devoir qui présente de manière organisée ce qu’il a retenu de sa lecture du texte proposé, et justifie son interprétation et ses jugements personnels.

En séries technologiques, le sujet est formulé de manière à guider le candidat dans son travail : généralement sont proposés deux axes, qui correspondent à deux parties.

PREMIÈRE ÉTAPE : LE BROUILLON

Þ C’est une étape essentielle : y consacrer au moins 1 heure 30, plutôt 2h, sauf si vous êtes vraiment lent à rédiger.

(1) Analyse du texte : deux manières de « trouver quoi dire »

Après une première lecture lors de laquelle vous noterez vos principales impressions, les éléments qui vous ont marqué, vous pourrez enrichir vos idées à l’aide des méthodes suivantes (dans l’ordre que vous souhaiterez) :

(a) « Grille de lecture » = se poser des questions et prendre des notes sur :

  • les grandes catégories du texte : Visée, Genre, Registre(s), Mouvement littéraire ;
  • les Thèmes et le Sens du texte ;
  • la Structure du texte, les Procédés et figures de style ;
  • la Place du texte dans l’œuvre (intéressant s’il s’agit d’un incipit ou d’un dénouement…).

Þ Conseil : retenez les initiales des éléments à étudier (VGRMTSSPP).

(b) « Lecture linéaire » = relire le texte attentivement, phrase par phrase, et noter tout ce qui attire votre attention et vous semble important (style particulier, idée originale, phrases marquantes…).

Þ Conseil : pour chacune des remarques faites dans les deux étapes, ne vous contentez pas de relever – essayez déjà d’interpréter (pourquoi tel point de vue ? quel est l’effet produit par telle métaphore ?).

Séries technologiques : attention, même si un plan vous est indiqué pour vous aider, vous devez absolument commencer par cette même réflexion personnelle sur le texte, sans vous limiter trop vite aux deux axes qui vous sont proposés.

(2) Organiser son propos : la problématique et le plan

*La problématique est une question littéraire soulevée par le texte à laquelle le plan va répondre. Vos cours de 2de et de 1re vous permettent d’en avoir divers exemples.

*Ce plan se compose généralement de 2 ou 3 parties répondant à la problématique, en allant du plus simple au plus complexe.

*Si possible (ce n’est pas une obligation mais cela devrait vous aider à organiser votre réflexion), vous déterminerez à l’intérieur de ces parties 2 ou 3 sous-parties, qui correspondront à des arguments.

*Donnez à ces parties / sous-parties des titres précis, sous la forme d’une phrase (cela vous aidera ensuite pour la rédaction), et notez les analyses, exemples et citations prévus pour chaque sous-partie.

Þ Conseil : si on peine à trouver un plan, on peut éventuellement utiliser la méthode suivante :

  1. Partie I répondant à la question Comment ? = Observation (décrire le fonctionnement du texte : genre, composition, place dans l’œuvre intégrale, rythme, registres…)
  2. Partie II répondant à la question Quoi ? = Analyse (étudier l’objet du texte : de quoi s’agit-il, que se passe-t-il ? thèmes, champs lexicaux…)
  3. Partie III répondant à la question Pour quoi ? = Interprétation (quel est le but du texte, de l’auteur ? quelle est la fonction du passage dans l’œuvre intégrale ? la singularité du texte ?)

Conseils particuliers pour les séries technologiques à qui le plan est donné dans le sujet :

  • Vous devez quand même essayer de formuler la problématique à laquelle le plan qui vous est proposé répond, car c’est elle qui est censée guider tout votre commentaire.
  • Remarque : vous n’êtes pas obligés de suivre le plan proposé – si vous avez de meilleures idées, vous pouvez le modifier, ajouter une partie, voire proposer un tout autre plan… c’est toutefois un peu risqué peut-être !

(3) Rédiger l’introduction et la conclusion (voir ci-dessous)

*Première et dernière impressions du correcteur sur votre copie, elles doivent être très soignées – vous pouvez donc prendre le temps de les rédiger au brouillon (au moins l’introduction si vous manquez de temps).

DEUXIÈME ÉTAPE : LA RÉDACTION

Þ Hormis l’introduction et la conclusion, vous rédigerez tout directement sur la copie (gestion du temps) en veillant à garder une dizaine de minutes pour vous relire à la fin.

(1) Règles générales

*La rédaction doit être impeccable : écriture soignée, orthographe et syntaxe irréprochables, niveau de langue courant ou soutenu…

  • On s’interdira toute abréviation (sauf pour indiquer la référence d’une citation par un numéro de ligne ou de vers : dans ce cas on pourra écrire « l. 32 » ou « v. 7 »).
  • On évitera l’emploi des temps du passé pour évoquer le texte (on s’empêche ainsi de le raconter), ainsi que l’usage de la 1re personne « je » (à remplacer par « on » ou des tournures impersonnelles).
  • On mettra les citations entre guillemets, en indiquant les lignes entre parenthèses après la citation (voir l’article détaillé Comment insérer les citations dans une copie).

*La présentation sera propre, claire et aérée. Sauter des lignes entre les grandes parties, commencer chaque paragraphe par un alinéa…

*Attention : vous ne reproduirez pas directement votre plan (titres et numéros de parties) sur votre copie ; la présentation et les paragraphes d’articulation (voir ci-dessous), l’emploi de connecteurs logiques adaptés doivent suffire à votre correcteur pour comprendre l’organisation de votre argumentation.

(2) Introduction générale (un seul paragraphe)

*Elle se compose traditionnellement de 4 ou 5 étapes d’une à deux phrases chacune :

  • Présentation de l’œuvre dont le texte est tiré (titre, auteur, époque, sujet…),
  • Si possible et si nécessaire, situation de l’extrait dans cette œuvre (début / fin ? que s’est-il passé avant ?),
  • Présentation de l’extrait à commenter (résumé),
  • Problématique en une phrase distincte, de forme interrogative (directe ou indirecte),
  • Annonce du plan qui doit être claire et répondre à la problématique.

(3) Développement

*Chaque paragraphe développera un argument. La première phrase l’énoncera clairement (en reprenant le titre noté sur votre brouillon). Il sera ensuite développé à l’aide d’analyses précises d’exemples et de citations du texte, mettant en valeur ses procédés. Le paragraphe s’achèvera par une brève phrase de bilan (on évitera de terminer sur un exemple ou une citation).

*Entre les grandes parties, vous pourrez rédiger de brefs paragraphes d’articulation permettant au lecteur de bien comprendre où vous en êtes :

  • Avant la 1re partie, vous annoncerez d’une phrase son contenu (idée générale, arguments) ;
  • Entre les grandes parties, vous proposerez une transition (1 ou 2 phrases) qui permettra de faire apparaître le lien logique entre la partie précédente et la partie suivante, dont vous annoncerez l’idée générale et les arguments.

(4) Conclusion générale (un seul paragraphe)

*Rappeler brièvement les étapes du raisonnement (plan) pour répondre à votre problématique.

*Si possible, proposer une ouverture : rapprochement avec un autre texte, évocation d’un thème ou d’une question en rapport avec le texte étudié, lien avec l’actualité, avis plus personnel…

QUELQUES PIÈGES À ÉVITER

*Attention à ne pas raconter le texte et à éviter la paraphrase (c’est-à-dire de remplacer l’analyse par des citations longues et nombreuses se contentant de répéter le texte).

*Veillez à ne pas seulement parler des thèmes du texte (l’amour, la mort, la critique de la société…), mais intéressez-vous à son style d’écriture (analyse de procédés à mettre en lien avec le sens), sans toutefois abuser du vocabulaire technique.

*Soyez prudents avec la morale et la psychologie : ne vous laissez pas trop emporter par vos jugements moraux sur les comportements des personnages, évitez de leur proposer des interprétations psychologiques – n’oublions pas qu’ils n’existent en général que sur le papier !