Cet article rappelle les règles d’insertion des citations dans une copie, quelle que soit la discipline (sauf indication contraire de votre professeur).
En Français, il sera utile pour divers exercices, en particulier le commentaire de texte dans lequel les citations sont indispensables.
PRINCIPES FONDAMENTAUX
Toute citation doit être entre guillemets (de préférence des guillemets « français » plutôt que des guillemets “anglais“) et tout ce qui se trouve entre guillemets doit être rigoureusement exact (pas d’erreur d’orthographe en recopiant les citations !).
Il est préférable d’indiquer la ligne où se trouve la citation, et de le faire après cette citation, de façon discrète, entre parenthèses. On utilisera l’abréviation l. (pour « ligne ») ou, quand il s’agit de textes versifiés, v. (pour « vers »).
(a) Les références mythologiques sont présentes dans le poème à travers l’allusion aux Parques, divinités romaines coupant le fil de la vie (« dévidant et filant », v. 2) ou encore la périphrase « ombres myrteux » (v. 10) désignant les Enfers.
QUATRE MOYENS D’INSÉRER UNE CITATION À VOTRE PROPOS
- Annoncer la citation par le signe de ponctuation « deux-points ». C’est une façon de mettre vraiment l’élément cité en valeur.
(b) Le poète signale lui-même l’inadéquation des comparaisons qu’il élabore : « Je la comparerais à un soleil noir, si l’on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière et le bonheur. » (l. 9).
NB : parfois, on peut inverser l’ordre – commencer par la citation, suivie de deux-points et donner les explications ensuite – voir ci-dessous l’exemple (g).
- Mettre la citation entre parenthèses, quand au contraire on veut qu’elle reste discrète et n’interrompe pas la lecture.
(c) L’accumulation de verbes à l’infinitif des vers 5 à 7 (« encourager », « faire avancer », « soutenir », « ranger », « pousser ») témoigne du comportement de chef adopté par Rodrigue.
Voir également les exemples (i) et (j) ci-dessous.
- Qualifier la citation avant de l’indiquer (le mot « xxx », la métaphore « xxx », la phrase « xxx »…).
(d) L’image « Les guêpes fleurissent vert » (v. 10) paraît illogique mais constitue finalement une évocation cohérente du printemps justifiée par le lien entre insectes butineurs, fleurs et couleur des végétaux.
Voir également les exemples (h) et (k) ci-dessous.
- Intégrer les mots de la citation à sa propre phrase. C’est une façon plus légère d’intégrer les citations, mais en abuser risque de conduire à de la paraphrase.
(e) La cérémonie de l’autodafé apparaît comme un véritable spectacle de carnaval, notamment grâce aux costumes revêtus par les prétendus criminels, « san-benito » et « mitres de papier » (l. 12). Ces costumes sont décorés de façon grotesque en fonction de la gravité du crime commis, avec des « flammes renversées » ou « droites », et des « diables » portant ou non « griffes et queues » (l. 13-15).
NB : dans ce cas, il est parfois nécessaire de transformer une citation pour qu’elle s’intègre grammaticalement à la phrase. Dans ce cas, les éléments transformés figureront entre crochets [xxx].
(f) Dans la préface de La Fortune des Rougon, Émile Zola affirme qu’il « veu[t] expliquer comment une famille se comporte dans une société » et que « cette œuvre est, dans [sa] pensée, l’histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire. »
POUR ALLER PLUS LOIN…
Quand on souhaite citer plusieurs vers, pour éviter d’aller à la ligne, on peut mettre le signe / entre les vers cités.
(g) « Du palais d’un jeune Lapin / Dame Belette un beau matin / S’empara ; c’est une rusée. » (v. 1-3) : la fable débute in medias res, sur un rythme vif, avec deux octosyllabes sans ponctuation, puis un rejet qui met en valeur le verbe d’action constituant déjà l’élément perturbateur (« s’empara »).
On peut couper une citation longue pour éviter de la recopier entièrement, dans ce cas on conserve au moins le début, éventuellement la fin, et on place au milieu des points de suspension encadrés par des crochets […]. L’idéal est que la phrase conserve un sens, même coupée.
(h) Le troisième paragraphe nous donne accès aux pensées d’Emma grâce au discours indirect libre, avec la question rhétorique « Un homme […] ne devait-il pas […] tout connaître […] ? » (l. 8-9).
Évitez l’accumulation de citations qui feraient l’effet d’une « liste ». Les relevés doivent être classés, grammaticalement comme dans l’exemple (i) ou thématiquement comme dans l’exemple (j).
(i) L’extrême pauvreté du personnage est soulignée par le champ lexical de la misère, qui parcourt tout le texte à travers des substantifs (« misère », « mendicité », « charité », « famine »), des adjectifs (« misérable », « loqueteux ») ou encore des verbes (« mendiait », « tendre la main »).
(j) Le soleil aveugle Meursault à la fois par la sueur qu’il provoque (« la brûlure du soleil gagnait mes jours et j’ai senti des gouttes de sueur s’amasser dans mes sourcils » l. 8), par les illusions qu’il crée (« Peut-être à cause des ombres sur son visage, il avait l’air de rire » l. 7), et surtout par sa lumière associée à un coup de couteau (« la lumière a giclé sur l’acier et c’était comme une longue lame étincelante qui m’atteignait au front » l. 22).
Ce n’est pas l’objet de cet article, mais n’oublions pas que, notamment dans un commentaire, les citations doivent toujours être analysées, mises en relation avec le sens du texte…
(k) Le chef tahitien joue sur les sentiments de son interlocuteur, notamment dans la phrase « Celui dont tu veux t’emparer comme de la brute, le Tahitien, est ton frère » (l. 23-24) : la comparaison avec une « brute » est hyperbolique et caricature la pensée des Européens, formant une antithèse avec la fin de la phrase où le chef, suscitant la pitié, souligne la fraternité des deux peuples.